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dimanche 3 juin 2012

La nouvelle maison du centre

Voici les photos de la nouvelle maison du centre intiganda. Cette maison contient un refectoire, un stock, ainsi que une cuisine.

NOUVELLES DU CENTRE INTIGANDA AU RWANDA


NOUVELLES DU CENTRE INTIGANDA AU RWANDA :
Comment assurer sereinement et pleinement la mission d’accueil,
d’éducation et de réintégration des « enfants de la rue » ?

Les enfants du centre intiganda qui fréquentent l’école primaire
Le projet des « enfants de la  rue », appelés « mayibobo », du Diocèse de Butare est né en 1987. Il a commencé à être opérationnel en septembre 1988. Très bientôt, il va célébrer ses 25 ans d’existence. Bien entendu, pendant tout ce temps, il a connu beaucoup d’éducateurs et accueilli plusieurs enfants : 790 en tout, d’âges et de provenances différentes. Certains sont devenus de grands hommes responsables (avec statut social bien divers) qui gagnent normalement leur vie. Deux ont fini le secondaire et ont obtenu la bourse de l’Etat pour continuer les études à l’Université (1 est en deuxième année). D’autres sont « perdus », en ce sens qu’ils continuent à errer ici et là, sans position exacte et confortable. Dommage !

A présent, le Centre héberge en tout 62 enfants : 27 sont à l’école primaire et 23 autres suivent l’alphabétisation au sein du Centre. Car ils ont été reçus lorsque l’année scolaire avait commencé. 6 sont au secondaire, dont un externe qui rentre au Centre. 6 autres suivent la formation professionnelle (vélos, motos, voitures, menuiserie) dans les ateliers ou garages de la ville de Butare.
Ces enfants sont accueillis progressivement au Centre. Ils viennent d’eux-mêmes ou sont envoyés par les services de District de Huye et de la Police ou encore sont recueillis par une éducatrice assistante sociale, mais après beaucoup de rencontres d’écoute au Centre ou en ville.

De fait, ces enfants reçus vivent continuellement au Centre. Ils mangent trois fois par jour de façon bien variée et selon les possibilités du milieu. Des réunions et des entretiens personnels et collectifs sont organisés pour mieux les connaître, les écouter et les aider, etc. A côté des activités scolaires, il y a des activités sportives et culturelles. Des causeries éducatives (sur les maladies SIDA et d’autres maladies, la drogue, la religion…) sont organisées par le Centre, par des services médicaux de CUSP Butare ou par d’autres gens de passage comme des agents du Ministère de tutelle, des stagiaires, etc.

Le Centre compte 10 éducateurs (dont deux FEC et une Sœur Mariste italienne) et un berger des chèvres. Des stagiaires passent aussi régulièrement.

Les enfants réintégrés dans leurs familles fréquentent au primaire (51), au secondaire, surtout nine years (6) et en formation professionnelle (1). Et beaucoup travaillent bien à l’école et réussissent normalement. D’autres ont abandonné l’école ou les formations professionnelles suite à plusieurs raisons.
Une réunion des parents d’enfants vivant au Centre se fait au moins trois fois l’an dans le but de voir ensemble les conditions de vie et de réintégration possible des enfants. Aussi, des visites plus ou moins régulières sont-elles organisées dans les familles ou les écoles des enfants réintégrés.

Activités au sein du Centre :
Atelier des cartes postales : toujours fonctionnel, mais de façon conditionnée par les clients. Les jeunes anciens (2) du centre travaillent quand il y a des commandes. Et quand il n’y a pas, ils se livrent à d’autres activités dans leurs quartiers.
Le projet de riz : dans la vallée prêtée (en fait louée) par la paroisse cathédrale de Butare. Ca ne va pas beaucoup produire parce que la saison n’a pas été bonne. Trop de pluie et de soleil.
Le jardinage : plantation des choux, des oignons, des amarantes, des haricots verts, quelques maïs, etc.
Elevage des chèvres : en ce jour, nous avons 51 chèvres dont 21 chevreaux. 17 dont 13 petits ont crevé des suites de la pneumonie « umusonga » causée par le froid. Le soleil et la fabrication des lits sur lesquels ils peuvent se tenir ou se coucher leur feront du bien.
Nous avons un berger permanent et les enfants l’aident le matin ou le soir, selon le cas.
Beaucoup de chevreaux ont crevé des suites de maladie.
La propreté des lieux et de l’environnement : ce sont les enfants qui assurent la propreté du Centre par le nettoyage, le balayage, le lavage, le coupage des herbes, etc. Ils sont toujours encadrés et aidés par des éducateurs ou des stagiaires (Religieuses novices, postulantes ou des étudiants de l’Université Nationale du Rwanda suivant des facultés de Sciences Sociales, de Psychologie Clinique ou de Travail Social).

Appuis : à côté de CHN (Suisse) qui soutient continuellement le Centre, tant d’autres bienfaiteurs nous ont beaucoup aidés. Citons entre autres Pic Lasalle (dont nous remercions grandement), l’Association « Inseko y’Umwana », sise en France, l’Association Hélène Châtel, sise également en France ; la Sœur Clara et la Sœur Pilar, etc. Le ministère de tutelle, MIGEPROF, nous a autant soutenu dans ces deux dernières années.

Les défis : ce service d’accueil, d’éducation et de réintégration des « enfants de la  rue » est très intéressant, édifiant, utile à l’Eglise et à la société rwandaise. Cependant, il intègre autant de questions voire de problèmes relatifs à la vie réellement présente et à l’avenir. La situation socio-familiale et économique, professionnelle et autre ne facilite pas tellement les choses. La pauvreté des familles, l’entente entre les membres des familles (questions d’héritage, de cohabitation), les logements décents (certaines dont leurs maisons « nyakatsi » ont été détruites n’ont jusque-là aucune demeure fixe), l’alimentation suffisante et régulière, l’habillement et la propreté, la santé (Mutuelle de santé à payer annuellement), la poursuite rassurante de la scolarité sont sources de difficultés pour la stabilité des enfants réintégrés. Voilà pourquoi même certains enfants à réintégrer ne sont pas toujours contents ou bien disposés à partir. Toutefois, beaucoup devront être inévitablement réintégrés ! D’autre part, et bien qu’il y ait des cas d’enfants sans familles concrètes et garanties pour les recevoir, la plupart sont réticents à cause des ces problèmes ci-haut cités. Cela dérangerait donc notre mission et on n’a pas de solutions directes, globales pour régler ces cas. Et ainsi va la mission actuelle des pauvres messagers du Seigneur, dans un contexte à vitesse disproportionnée, et en conséquence, non moins problématique.